SABRES JAPONAIS D'EXCEPTION

Le Iaijutsu

L'art de l’attaque instantanée 

avec un sabre japonais 

Robert Rodriguez Iaijutsu iaido

Robert Rodriguez Senseï , 7e Dan Kyoshi de Iaido, 6e Dan de Jodo,

Chumokuroku  Iaijutsu (5e degré d'une école ancienne)

Le Iaijutsu (居合術) est un art martial japonais ancestral qui se concentre sur la maîtrise du dégainé rapide et de l’attaque instantanée avec un sabre japonais. 

 

Hérité des traditions guerrières des samouraïs, cet art avait une importance capitale dans un contexte où la survie dépendait de la capacité à réagir en une fraction de seconde. 

Contrairement aux disciplines où les combattants adoptent une posture défensive avant l'affrontement comme le Kenjutsu , le Iaijutsu enseigne à frapper dès le dégainé, transformant une action défensive en une offensive immédiate.

 

Pratiqué essentiellement avec un katana ou un iaito (sabre d’entraînement non tranchant), le Iaijutsu trouve ses racines dans les stratégies militaires des périodes Muromachi (1336-1573) et Edo (1603-1868). 

À cette époque, les samouraïs devaient être prêts à dégainer et attaquer en un éclair, que ce soit lors d’un duel codifié ou dans une situation imprévisible. 

Contrairement au Kenjutsu, où les adversaires adoptent une garde préétablie avant l'échange de coups, le Iaijutsu repose sur la fluidité du mouvement et l'économie de gestes inutiles.

 

Aujourd’hui, bien que le Iaijutsu ne soit plus pratiqué dans un cadre militaire, il reste un élément central de disciplines modernes comme le Iaido, qui met davantage l’accent sur la perfection du geste et le contrôle du sabre dans un cadre formel et spirituel. 

 

Plusieurs ryu-ha (écoles traditionnelles) ont préservé les techniques authentiques du Iaijutsu, parmi lesquelles on retrouve le Muso Jikiden Eishin Ryu et le Hyoho Niten Ichi Ryu, école fondée par le légendaire Miyamoto Musashi.

 

Origine et histoire du Iaijutsu

Le Iaijutsu trouve son origine à la fin du XVIe siècle, une époque où le Japon était ravagé par les guerres entre clans (époque Sengoku, 1467-1603).

 

Création du Iaijutsu

 L’invention de cette discipline est attribuée à Hayashizaki Jinsuke Shigenobu (1542-1621), il serait né en 1546 à Hayashizaki, dans l’actuelle préfecture de Yamagata, durant la période Sengoku, une époque marquée par des guerres civiles incessantes au Japon.

Pour affiner ses techniques, Hayashizaki Jinsuke Shigenobu se serait isolé dans un sanctuaire de Hayashizaki, dans l’actuelle préfecture de Yamagata. Il y aurait consacré du temps à la prière et à la méditation, cherchant une forme d’inspiration qui lui permettrait d’améliorer sa pratique du sabre japonais. Cela sera au cours de cette retraite qu’il aurait commencé à poser les bases du Iaijutsu.

Il a créé l’école Shimmei Muso-ryu, qui deviendra plus tard Muso Jikiden Eishin-ryu, l’une des écoles de Iaijutsu les plus célèbres. 

Avec l’unification du Japon sous Tokugawa Ieyasu (1603), les combats sur le champ de bataille deviennent rares, mais le Iaijutsu reste un art martial essentiel pour la caste des samouraïs. 

Il devient alors un symbole de discipline, de vigilance et de perfection du geste.

Philosophie du Iaijutsu

 

Le Iaijutsu ne se résume pas à un simple dégainé rapide destiné à surprendre un adversaire. 

Bien plus qu’une simple technique, il incarne une philosophie du combat où chaque geste doit être précis, mesuré et optimisé pour atteindre son objectif en un minimum de mouvements. 

L’idée centrale du Iaijutsu repose sur l’efficacité absolue : il ne s’agit pas seulement de dégainer vite, mais de frapper avec justesse, au bon moment et avec la bonne intention. 

Chaque mouvement est conçu pour éliminer toute action superflue, rendant l’exécution aussi fluide que décisive. 

Cette approche fait écho à la notion japonaise de mushin (無心), « l'esprit sans pensée », où le pratiquant agit sans hésitation ni doute, en parfaite adéquation avec la situation. 

 

          Les Principes Fondamentaux

 

1. Saya no Uchi no Kachi (鞘の内の勝ち)

"La victoire sans dégainer" 

Le but du sabreur est de gagner sans même sortir son sabre du fourreau. 

L’ennemi sent sa supériorité et abandonne avant même le combat.

   

2. Ichi-go Ichi-e (一期一会)

"Une seule opportunité, un seul instant"

 Chaque mouvement est unique et doit être exécuté avec une pleine conscience.

 

3. Zanshin (残心)

"L’esprit toujours vigilant"

Même après l’attaque, le combattant doit rester prêt à agir.

 

4. Nukitsuke (抜き付け)"

Coupe en dégainant"

La coupe simultanée avec le dégainé est le cœur du Iaijutsu.

 

5. Chiburi (血振り)

"Nettoyage du sabre"

Un mouvement symbolisant l’élimination du sang de la lame après une attaque.

 

6. Noto (納刀)

"Rengainer avec contrôle"

Un bon sabreur doit être capable de rengainer sans perte d’attention ni de fluidité.

      

Les Techniques Principales du Iaijutsu

 

Le Iaijutsu se compose de plusieurs mouvements et enchaînements précis qui doivent être maîtrisés parfaitement. 

 

1. Nukitsuke (抜き付け)

Dégainer et première coupe en katate (à une main)

 

 2. Kiri tsuke ou kiri oroshi (切り下ろし)

Coupe finale descendante, généralement létale.

 

3. Chiburi (血振り )

Nettoyage du sabre japonais

Mouvement symbolique pour enlever le sang de la lame, il existe plusieurs variantes : 

• Yoko Chiburi : Balayage latéral du sabre. 

• O-Chiburi : Mouvement circulaire puissant.

• Jodan-Chiburi : Chiburi mains au dessus de la tête.

 

4. Noto (納刀)

Rengainer

Le sabre doit être rengainé en douceur, sans perte de contrôle.

     

     Les Ecoles Majeures du Iaijutsu

        Voici quelque unes des principales 

                      écoles de Iaijutsu

 

 

1. Muso Jikiden Eishin-ryu (無双直伝英信流)

L’héritage direct de Hayashizaki Fondée par Hayashizaki Jinsuke Shigenobu au XVIᵉ siècle, cette école est l’une des plus anciennes et des plus influentes du Iaijutsu. 

Son nom signifie « transmission directe et inégalée d’Eishin », en hommage au 7ᵉ soke, Hasegawa Eishin, qui a apporté des modifications majeures aux techniques de l’école. 

École ayant influencé la création du Iaido moderne. 

 

Philosophie :

• Met l’accent sur la fluidité et l’efficacité des mouvements.

• Techniques conçues pour être utilisées en armure légère ou en vêtements traditionnels.

• Importance de l’initiative (Sen no Sen) : attaquer avant même que l’ennemi puisse réagir.  

 

  Caractéristiques :

Techniques exécutées en seiza (position assise) et en tatehiza (position semi-assise). 

Mouvements fluides, naturels et ancrés dans une approche réaliste du combat. Importance de la gestion du maai (間合い), la distance, pour anticiper et neutraliser une attaque dès le dégainé. 

Aujourd’hui, le Muso Jikiden Eishin-ryu est l’une des écoles les plus pratiquées au Japon et à l’international, avec une transmission qui perdure depuis plus de 400 ans. 

 

2. Muso Shinden-ryu (無双神伝流)

L'école de la transmission divine Fondée au début du XXᵉ siècle par Nakayama Hakudo, cette école est une branche directe du Muso Jikiden Eishin-ryu, dont elle a modernisé certaines approches. 

Son nom signifie « transmission divine inégalée », mettant en avant l’idée d’un art fluide et inspiré.

 

  Philosophie :

• L’harmonie du geste et du souffle.

• Accent mis sur l’élégance du mouvement et non uniquement sur l’efficacité martiale.  

 

Caractéristiques : 

Trois séries de kata : Shoden (initiation), Chuden (intermédiaire) et Okuden (avancé). 

Postures et mouvements plus accessibles aux pratiquants modernes, tout en conservant l’esprit du Iaijutsu traditionnel. 

Influence majeure dans la création du Iaido moderne, notamment à travers la Japan Kendo Federation. 

C’est l’une des écoles les plus pratiquées aujourd’hui, en particulier par ceux qui s’initient au Iaido. 

   

3. Tamiya-ryu (田宮流)  

La tradition du sabre raffiné 

Fondée par Tamiya Heibei Narimasa au XVIe siècle, cette école a été adoptée par de nombreux daimyo (seigneurs féodaux) pour son élégance et son approche très méthodique du sabre. 

 

Philosophie : 

  • Approche rituelle et méthodique du dégainé.  

• Accent mis sur l’économie de mouvement pour maximiser la rapidité.

 

Caractéristiques : 

Une posture droite et une grande fluidité dans les enchaînements. 

Importance de l’étiquette et du contrôle de soi, en accord avec les principes du Bushido. 

Techniques épurées mettant en avant la précision et l’économie de mouvement. 

Le Tamiya-ryu est souvent perçu comme un art martial noble, mettant autant l’accent sur l’élégance du mouvement que sur son efficacité. 

 

3. Hoki-ryu (伯耆流)  

L’école des guerriers du clan Yamato Fondée au XVIIᵉ siècle par Katayama Hoki-no-Kami Fujiwara Hisayasu, cette école est ancrée dans une approche directe et pragmatique du combat. 

Elle était particulièrement pratiquée par les bushi (guerriers) du clan Yamato. 

 

Caractéristiques : 

Techniques axées sur des dégainés explosifs et une offensive immédiate. 

Moins d’accent sur le combat en seiza, plus sur des postures debout et dynamiques. Approche réaliste où chaque mouvement doit être immédiatement efficace en situation de combat réel. 

Aujourd’hui, le Hoki-ryu reste une école influente, particulièrement respectée pour son efficacité martiale et son accent sur la réduction des mouvements inutiles.  

 

5. Tatsumi-ryu (立身流)  

L’école du combat global Fondée par Tatsumi Sankyo au XVIᵉ siècle, cette école ne se limite pas au Iaijutsu, mais enseigne aussi d’autres disciplines comme le Kenjutsu, le Naginatajutsu et le Jujutsu. 

Elle était pratiquée par les samouraïs du clan Chiba. 

 

Caractéristiques : 

Enchaînements tactiques intégrant plusieurs armes et styles de combat. 

Approche plus stratégique, incluant des déplacements et des esquives avant le dégainé. 

Un enseignement qui englobe la gestion du combat à longue et courte distance. 

Toujours pratiquée aujourd’hui, cette école représente l’approche polyvalente du guerrier, apte à s’adapter à différents contextes de combat.

     

La différence entre le Iaijutsu et le Iaido

Le Iaido et le Iaijutsu, bien qu’étroitement liés, présentent des différences fondamentales dans leurs objectifs, leur philosophie et leur pratique.

Le Iaijutsu :

Né durant l’époque féodale japonaise, le Iaijutsu était une discipline martiale purement utilitaire, destinée aux samouraïs. 

Le suffixe jutsu (術) signifie "technique" ou "art", soulignant son objectif pratique. Le iaijutsu est orienté vers l’efficacité en situation de combat réel. 

Les techniques visent à neutraliser un adversaire en un seul mouvement fluide et rapide dès le dégainement. 

Cet art faisait partie intégrante des systèmes de combat (bujutsu) enseignés dans les écoles traditionnelles japonaises  (koryu).

 

Le Iaido :  

Le Iaido est une version modernisée du Iaijutsu, apparue au début du XXe siècle (années 1930). Il a été développé dans un contexte de paix prolongée (période Edo et post-Meiji), où les arts martiaux ont évolué pour devenir des pratiques spirituelles et éducatives.

Le Iaidō est principalement pratiqué seul sous forme de katas (séquences prédéfinies). 

Chaque kata simule un scénario de combat contre des adversaires imaginaires, mais l’accent est mis sur la précision, la fluidité et la concentration mentale plutôt que sur l’efficacité martiale. 

Les sabres utilisés sont généralement non aiguisés (iaito), ce qui reflète son orientation non combative. 

Le iaido s’est ainsi éloigné de son rôle martial pour se concentrer sur le développement personnel, la discipline, la sérénité et l'harmonie intérieure.

 

 

SABRES JAPONAIS D'EXCEPTION

Le Iaijutsu

L'art de l’attaque instantanée avec un sabre japonais 

Robert Rodriguez Iaijutsu iaido

Robert Rodriguez Senseï , 7e Dan Kyoshi de Iaido, Chumokuroku  Iaijutsu (5e degré d'une école ancienne)

Le Iaijutsu (居合術) est un art martial japonais ancestral qui se concentre sur la maîtrise du dégainé rapide et de l’attaque instantanée avec un sabre japonais. 

 

Hérité des traditions guerrières des samouraïs, cet art avait une importance capitale dans un contexte où la survie dépendait de la capacité à réagir en une fraction de seconde. 

Contrairement aux disciplines où les combattants adoptent une posture défensive avant l'affrontement comme le Kenjutsu , le Iaijutsu enseigne à frapper dès le dégainé, transformant une action défensive en une offensive immédiate.

 

Pratiqué essentiellement avec un katana ou un iaito (sabre d’entraînement non tranchant), le Iaijutsu trouve ses racines dans les stratégies militaires des périodes Muromachi (1336-1573) et Edo (1603-1868). 

À cette époque, les samouraïs devaient être prêts à dégainer et attaquer en un éclair, que ce soit lors d’un duel codifié ou dans une situation imprévisible. 

Contrairement au Kenjutsu, où les adversaires adoptent une garde préétablie avant l'échange de coups, le Iaijutsu repose sur la fluidité du mouvement et l'économie de gestes inutiles.

 

Aujourd’hui, bien que le Iaijutsu ne soit plus pratiqué dans un cadre militaire, il reste un élément central de disciplines modernes comme le Iaido, qui met davantage l’accent sur la perfection du geste et le contrôle du sabre dans un cadre formel et spirituel. 

 

Plusieurs ryu-ha (écoles traditionnelles) ont préservé les techniques authentiques du Iaijutsu, parmi lesquelles on retrouve le Muso Jikiden Eishin Ryu et le Hyoho Niten Ichi Ryu, école fondée par le légendaire Miyamoto Musashi.

 

Origine et histoire du Iaijutsu

Le Iaijutsu trouve son origine à la fin du XVIe siècle, une époque où le Japon était ravagé par les guerres entre clans (époque Sengoku, 1467-1603).

 

Création du Iaijutsu

 L’invention de cette discipline est attribuée à Hayashizaki Jinsuke Shigenobu (1542-1621), il serait né en 1546 à Hayashizaki, dans l’actuelle préfecture de Yamagata, durant la période Sengoku, une époque marquée par des guerres civiles incessantes au Japon.

Pour affiner ses techniques, Hayashizaki Jinsuke Shigenobu se serait isolé dans un sanctuaire de Hayashizaki, dans l’actuelle préfecture de Yamagata. Il y aurait consacré du temps à la prière et à la méditation, cherchant une forme d’inspiration qui lui permettrait d’améliorer sa pratique du sabre japonais. Cela sera au cours de cette retraite qu’il aurait commencé à poser les bases du Iaijutsu.

Il a créé l’école Shimmei Muso-ryu, qui deviendra plus tard Muso Jikiden Eishin-ryu, l’une des écoles de Iaijutsu les plus célèbres. 

Avec l’unification du Japon sous Tokugawa Ieyasu (1603), les combats sur le champ de bataille deviennent rares, mais le Iaijutsu reste un art martial essentiel pour la caste des samouraïs. 

Il devient alors un symbole de discipline, de vigilance et de perfection du geste.

Philosophie du Iaijutsu

 

Le Iaijutsu ne se résume pas à un simple dégainé rapide destiné à surprendre un adversaire. 

Bien plus qu’une simple technique, il incarne une philosophie du combat où chaque geste doit être précis, mesuré et optimisé pour atteindre son objectif en un minimum de mouvements. 

L’idée centrale du Iaijutsu repose sur l’efficacité absolue : il ne s’agit pas seulement de dégainer vite, mais de frapper avec justesse, au bon moment et avec la bonne intention. 

Chaque mouvement est conçu pour éliminer toute action superflue, rendant l’exécution aussi fluide que décisive. 

Cette approche fait écho à la notion japonaise de mushin (無心), « l'esprit sans pensée », où le pratiquant agit sans hésitation ni doute, en parfaite adéquation avec la situation. 

 

Les Principes Fondamentaux

 

1. Saya no Uchi no Kachi (鞘の内の勝ち)

"La victoire sans dégainer" 

Le but du sabreur est de gagner sans même sortir son sabre du fourreau. 

L’ennemi sent sa supériorité et abandonne avant même le combat.

   

2. Ichi-go Ichi-e (一期一会)

"Une seule opportunité, un seul instant"

 Chaque mouvement est unique et doit être exécuté avec une pleine conscience.

 

3. Zanshin (残心)

"L’esprit toujours vigilant"

Même après l’attaque, le combattant doit rester prêt à agir.

 

4. Nukitsuke (抜き付け)"

Coupe en dégainant"

La coupe simultanée avec le dégainé est le cœur du Iaijutsu.

 

5. Chiburi (血振り)

"Nettoyage du sabre"

Un mouvement symbolisant l’élimination du sang de la lame après une attaque.

 

6. Noto (納刀)

"Rengainer avec contrôle"

Un bon sabreur doit être capable de rengainer sans perte d’attention ni de fluidité.

      

Les Techniques Principales du Iaijutsu

 

Le Iaijutsu se compose de plusieurs mouvements et enchaînements précis qui doivent être maîtrisés parfaitement. 

 

1. Nukitsuke (抜き付け)

Dégainer et première coupe en katate (à une main)

 

 2. Kiri tsuke ou kiri oroshi (切り下ろし)

Coupe finale descendante, généralement létale.

 

3. Chiburi (血振り )

Nettoyage du sabre japonais

Mouvement symbolique pour enlever le sang de la lame, il existe plusieurs variantes : 

• Yoko Chiburi : Balayage latéral du sabre. 

• O-Chiburi : Mouvement circulaire puissant.

• Jodan-Chiburi : Chiburi mains au dessus de la tête.

 

4. Noto (納刀)

Rengainer

Le sabre doit être rengainé en douceur, sans perte de contrôle.

     

Les Ecoles majeures du Iaijutsu

Voici quelque unes des principales écoles de Iaijutsu

 

 

1. Muso Jikiden Eishin-ryu (無双直伝英信流)

L’héritage direct de Hayashizaki Fondée par Hayashizaki Jinsuke Shigenobu au XVIᵉ siècle, cette école est l’une des plus anciennes et des plus influentes du Iaijutsu. 

Son nom signifie « transmission directe et inégalée d’Eishin », en hommage au 7ᵉ soke, Hasegawa Eishin, qui a apporté des modifications majeures aux techniques de l’école. 

École ayant influencé la création du Iaido moderne. 

 

Philosophie :

• Met l’accent sur la fluidité et l’efficacité des mouvements.

• Techniques conçues pour être utilisées en armure légère ou en vêtements traditionnels.

• Importance de l’initiative (Sen no Sen) : attaquer avant même que l’ennemi puisse réagir.  

 

  Caractéristiques :

Techniques exécutées en seiza (position assise) et en tatehiza (position semi-assise). 

Mouvements fluides, naturels et ancrés dans une approche réaliste du combat. Importance de la gestion du maai (間合い), la distance, pour anticiper et neutraliser une attaque dès le dégainé. 

Aujourd’hui, le Muso Jikiden Eishin-ryu est l’une des écoles les plus pratiquées au Japon et à l’international, avec une transmission qui perdure depuis plus de 400 ans. 

 

2. Muso Shinden-ryu (無双神伝流)

L'école de la transmission divine Fondée au début du XXᵉ siècle par Nakayama Hakudo, cette école est une branche directe du Muso Jikiden Eishin-ryu, dont elle a modernisé certaines approches. 

Son nom signifie « transmission divine inégalée », mettant en avant l’idée d’un art fluide et inspiré.

 

  Philosophie :

• L’harmonie du geste et du souffle.

• Accent mis sur l’élégance du mouvement et non uniquement sur l’efficacité martiale.  

 

Caractéristiques : 

Trois séries de kata : Shoden (initiation), Chuden (intermédiaire) et Okuden (avancé). 

Postures et mouvements plus accessibles aux pratiquants modernes, tout en conservant l’esprit du Iaijutsu traditionnel. 

Influence majeure dans la création du Iaido moderne, notamment à travers la Japan Kendo Federation. 

C’est l’une des écoles les plus pratiquées aujourd’hui, en particulier par ceux qui s’initient au Iaido. 

   

3. Tamiya-ryu (田宮流)  

La tradition du sabre raffiné 

Fondée par Tamiya Heibei Narimasa au XVIe siècle, cette école a été adoptée par de nombreux daimyo (seigneurs féodaux) pour son élégance et son approche très méthodique du sabre. 

 

Philosophie : 

 

• Approche rituelle et méthodique du dégainé.  

• Accent mis sur l’économie de mouvement pour maximiser la rapidité.

 

Caractéristiques : 

Une posture droite et une grande fluidité dans les enchaînements. 

Importance de l’étiquette et du contrôle de soi, en accord avec les principes du Bushido. 

Techniques épurées mettant en avant la précision et l’économie de mouvement. 

Le Tamiya-ryu est souvent perçu comme un art martial noble, mettant autant l’accent sur l’élégance du mouvement que sur son efficacité. 

 

3. Hoki-ryu (伯耆流)  

L’école des guerriers du clan Yamato Fondée au XVIIᵉ siècle par Katayama Hoki-no-Kami Fujiwara Hisayasu, cette école est ancrée dans une approche directe et pragmatique du combat. 

Elle était particulièrement pratiquée par les bushi (guerriers) du clan Yamato. 

 

Caractéristiques : 

Techniques axées sur des dégainés explosifs et une offensive immédiate. 

Moins d’accent sur le combat en seiza, plus sur des postures debout et dynamiques. Approche réaliste où chaque mouvement doit être immédiatement efficace en situation de combat réel. 

Aujourd’hui, le Hoki-ryu reste une école influente, particulièrement respectée pour son efficacité martiale et son accent sur la réduction des mouvements inutiles.  

 

5. Tatsumi-ryu (立身流)  

L’école du combat global Fondée par Tatsumi Sankyo au XVIᵉ siècle, cette école ne se limite pas au Iaijutsu, mais enseigne aussi d’autres disciplines comme le Kenjutsu, le Naginatajutsu et le Jujutsu. 

Elle était pratiquée par les samouraïs du clan Chiba. 

 

Caractéristiques : 

Enchaînements tactiques intégrant plusieurs armes et styles de combat. 

Approche plus stratégique, incluant des déplacements et des esquives avant le dégainé. 

Un enseignement qui englobe la gestion du combat à longue et courte distance. 

Toujours pratiquée aujourd’hui, cette école représente l’approche polyvalente du guerrier, apte à s’adapter à différents contextes de combat.

     

La différence entre le Iaijutsu et le Iaido

Le Iaido et le Iaijutsu, bien qu’étroitement liés, présentent des différences fondamentales dans leurs objectifs, leur philosophie et leur pratique.

Le Iaijutsu :

Né durant l’époque féodale japonaise, le Iaijutsu était une discipline martiale purement utilitaire, destinée aux samouraïs. 

Le suffixe jutsu (術) signifie "technique" ou "art", soulignant son objectif pratique. Le iaijutsu est orienté vers l’efficacité en situation de combat réel. 

Les techniques visent à neutraliser un adversaire en un seul mouvement fluide et rapide dès le dégainement. 

Cet art faisait partie intégrante des systèmes de combat (bujutsu) enseignés dans les écoles traditionnelles japonaises  (koryu).

 

Le Iaido :  

Le Iaido est une version modernisée du Iaijutsu, apparue au début du XXe siècle (années 1930). Il a été développé dans un contexte de paix prolongée (période Edo et post-Meiji), où les arts martiaux ont évolué pour devenir des pratiques spirituelles et éducatives.

Le Iaidō est principalement pratiqué seul sous forme de katas (séquences prédéfinies). 

Chaque kata simule un scénario de combat contre des adversaires imaginaires, mais l’accent est mis sur la précision, la fluidité et la concentration mentale plutôt que sur l’efficacité martiale. 

Les sabres utilisés sont généralement non aiguisés (iaito), ce qui reflète son orientation non combative. 

Le iaido s’est ainsi éloigné de son rôle martial pour se concentrer sur le développement personnel, la discipline, la sérénité et l'harmonie intérieure.