SABRES JAPONAIS D'EXCEPTION

Mino-den

La Tradition de Forge Mino-den

Sabre Kanemoto Mino-den

Magnifique lame de Kanemoto. 

Le shirasaya est décoré de sayagaki par Sato Kanzan et porte l'inscription "Kanemoto" 

La tradition Mino-den, l'une des cinq grandes écoles de forge (Gokaden), incarne un chapitre fondamental de l'histoire des sabres japonais. 

Plus récente que les autres traditions, elle a été fondée au milieu de la période Kamakura (1185-1333) et s'est imposée comme un centre majeur de production durant les périodes Muromachi (1336-1573) et Sengoku (XVe-XVIe siècles). 

Située dans l'actuelle préfecture de Gifu, la région de Mino était stratégiquement placée à la croisée des routes commerciales reliant Kyoto, Kanto, et Hokuriku. 

Cette position en fit un territoire clé pour les seigneurs féodaux en quête de suprématie militaire et politique.

Les figures emblématiques 

de l'école Mino-den :

 Shizu Saburo Kaneuji et Kaneshige

 

L'histoire de Mino-den doit son essor à deux forgerons d’exception, 

 

Shizu Saburo Kaneuji et Kaneshige, qui ont profondément influencé cette tradition. 

Kaneuji, originaire de Yamato et formé à l’école Tegaiha, était l’un des disciples de Masamune, maître légendaire de l’école Soshu. 

En s’installant dans la région de Shizu (actuelle préfecture de Shizuoka), il combina les techniques Yamato et Soshu pour développer son style .

 

Kaneshige, quant à lui, quitta sa province natale d’Echizen pour rejoindre Seki durant l’époque Nanbokucho (1336-1392). 

 

Ensemble, ces deux forgerons posèrent les bases d’une tradition caractérisée par des sabres robustes, élégants et adaptés aux combats de champs de bataille.

 

Sabre de Kaneuji Mino-den

Shizusaburo Kaneuji, qui a créé le sabre Mumei Den Shizu (Kuroda Shizu), a grandement contribué au développement de Mino Den comme l'un des dix Masamune

 

Durant les périodes Muromachi et Sengoku, Mino devint un véritable centre névralgique de la forge. Sa proximité avec les grands foyers de pouvoir attira les commandes des clans influents tels que les Oda, Saito et Toki. 

 

Oda Nobunaga, en particulier, fit de Mino son quartier général dans sa quête d’unification du Japon. 

Les forgerons de Seki produisaient des lames connues sous le nom de "Sekimono", appréciées pour leur robustesse et leur efficacité. 

La région joua également un rôle clé lors d'événements historiques comme la bataille de Sekigahara (1600). 

Lorsque les inondations de 1590 détruisirent les ateliers de Bizen, un autre centre majeur de la forge japonaise, Mino devint le plus grand producteur de sabres du pays.

 

Caractéristiques des sabres Mino-den

 

Les sabres Mino se distinguent par un kissaki (pointe) acéré et un nakago (soie) à stries, assurant une fixation solide dans la poignée. 

Leur structure était robuste mais facile à manier, un atout crucial pour les combats rapprochés. Leurs hamon (motifs de trempe) incluent des gunome (ondes régulières) et des suguha (lignes droites). 

Le motif emblématique reste le Sanbonsugi, un design en forme de cèdres créé par Magoroku Kanemoto, qui confère aux sabres Mino leur caractère unique. 

En ce qui concerne le jitetsu (texture de l’acier), il présente un mélange d’itame (grain en bois) et d’utsuri (effet de brume).

Naginata Kanesada Mino-den

Izumi no kami Kanesada 

Ce naginata aurait appartenu à Kyogoku Takatsugu, le premier seigneur du domaine d'Obama (actuellement préfecture de Fukui). Takatsugu était une personne qui servait Oda Nobunaga, et la nièce de Nobunaga, Hatsu, était son épouse légale...

 

Les sous-écoles de Mino-den

 

La tradition Mino-den se distingue par une diversité de sous-écoles, chacune portant l’empreinte de forgerons talentueux et offrant des styles variés :

 

• École Akasaka Senjuin (赤坂千手院) : 

Fondée par des forgerons issus de Yamato, cette école est réputée pour ses hamon (ligne de trempe) raffinés et ses lames robustes, souvent destinées à des usages rituels et militaires.

 

• École Daidô (大道) : 

Connu pour ses lames utilitaires, ce courant privilégiait la fonctionnalité, avec des hamon motifs de trempe simples et efficaces.

 

• École Ganmaku (岩捲) : 

Réputée pour ses lames robustes, elle produisait des sabres adaptés aux combats intenses de la période Sengoku.

 

• École Hachiya Kanesada (蜂屋兼貞) : 

Associée à des hamon complexes comme le gunome et des lames au tranchant exceptionnel, elle reflétait une esthétique sophistiquée. 

 

• École Kanefusa (兼房) : 

L’une des plus influentes, elle se spécialisa dans des uchigatana (katana) courts, maniables et très recherchés par les guerriers de l’époque. 

 

• École Kanemoto (兼元) : 

Réputée pour le fameux hamon motif Sanbonsugi, elle a établi une identité visuelle forte tout en conservant une grande efficacité sur le champ de bataille. 

 

• École Kanesada (兼定) : 

Connue pour ses sabres équilibrés et élégants, elle privilégiait une qualité de coupe irréprochable. 

 

• École Sakura Seki (坂倉関) : 

Ce courant se démarquait par des lames utilitaires, souvent ornées de détails subtils pour allier esthétique et performance. 

 

• École Zenjo (善定) : 

Une école aux influences variées, combinant des techniques des écoles  Yamato et Soshu, produisant des lames robustes et polyvalentes.

 

sabre avec mei or Kanesada

Sabre forgé par Izumi no kami Kanesada (avec mei incrustation d'or) Fin de la période Muromachi  

 

 

L’héritage de Mino-den

 

Avec l’évolution des stratégies militaires durant la période Muromachi, les sabres longs comme les tachi furent peu à peu remplacés par des uchigatana (katana) plus courts et maniables. 

Les forgerons de Mino adaptèrent leur production pour répondre à cette demande croissante. Durant la période Sengoku, les "Suesekimono" – sabres produits en grande quantité – mirent l’accent sur la fonctionnalité au détriment de l’esthétique. 

Malgré leur simplicité, ces lames robustes furent très appréciées sur les champs de bataille. Aujourd’hui, la tradition Mino continue de fasciner les passionnés et les experts, par l’équilibre parfait entre art et fonctionnalité.

 

SABRES JAPONAIS D'EXCEPTION

Mino-den

La Tradition de Forge Mino-den

Sabre Kanemoto Mino-den

Magnifique lame de Kanemoto. 

Le shirasaya est décoré de sayagaki par Sato Kanzan et porte l'inscription "Kanemoto" 

La tradition Mino-den, l'une des cinq grandes écoles de forge (Gokaden), incarne un chapitre fondamental de l'histoire des sabres japonais. 

Plus récente que les autres traditions, elle a été fondée au milieu de la période Kamakura (1185-1333) et s'est imposée comme un centre majeur de production durant les périodes Muromachi (1336-1573) et Sengoku (XVe-XVIe siècles). 

Située dans l'actuelle préfecture de Gifu, la région de Mino était stratégiquement placée à la croisée des routes commerciales reliant Kyoto, Kanto, et Hokuriku. 

Cette position en fit un territoire clé pour les seigneurs féodaux en quête de suprématie militaire et politique.

Les figures emblématiques de Mino-den : Shizu Saburo Kaneuji et Kaneshige

 

L'histoire de Mino-den doit son essor à deux forgerons d’exception, 

 

Shizu Saburo Kaneuji et Kaneshige, qui ont profondément influencé cette tradition. 

Kaneuji, originaire de Yamato et formé à l’école Tegaiha, était l’un des disciples de Masamune, maître légendaire de l’école Soshu. 

En s’installant dans la région de Shizu (actuelle préfecture de Shizuoka), il combina les techniques Yamato et Soshu pour développer son style .

 

Kaneshige, quant à lui, quitta sa province natale d’Echizen pour rejoindre Seki durant l’époque Nanbokucho (1336-1392). 

 

Ensemble, ces deux forgerons posèrent les bases d’une tradition caractérisée par des sabres robustes, élégants et adaptés aux combats de champs de bataille.

 

Sabre de Kaneuji Mino-den

Shizusaburo Kaneuji, qui a créé le sabre Mumei Den Shizu (Kuroda Shizu), a grandement contribué au développement de Mino Den comme l'un des dix Masamune

 

Durant les périodes Muromachi et Sengoku, Mino devint un véritable centre névralgique de la forge. Sa proximité avec les grands foyers de pouvoir attira les commandes des clans influents tels que les Oda, 

Saito et Toki. 

Oda Nobunaga, en particulier, fit de Mino son quartier général dans sa quête d’unification du Japon. Les forgerons de Seki produisaient des lames connues sous le nom de "Sekimono", appréciées pour leur robustesse et leur efficacité. 

La région joua également un rôle clé lors d'événements historiques comme la bataille de Sekigahara (1600). 

Lorsque les inondations de 1590 détruisirent les ateliers de Bizen, un autre centre majeur de la forge japonaise, Mino devint le plus grand producteur de sabres du pays.

 

Les caractéristiques des sabres Mino-den

 

Les sabres Mino se distinguent par un kissaki (pointe) acéré et un nakago (soie) à stries, assurant une fixation solide dans la poignée. 

Leur structure était robuste mais facile à manier, un atout crucial pour les combats rapprochés. Leurs hamon (motifs de trempe) incluent des gunome (ondes régulières) et des suguha (lignes droites). 

Le motif emblématique reste le Sanbonsugi, un design en forme de cèdres créé par Magoroku Kanemoto, qui confère aux sabres Mino leur caractère unique. 

En ce qui concerne le jitetsu (texture de l’acier), il présente un mélange d’itame (grain en bois) et d’utsuri (effet de brume).

Naginata Kanesada Mino-den

Izumi no kami Kanesada 

Ce naginata aurait appartenu à Kyogoku Takatsugu, le premier seigneur du domaine d'Obama (actuellement préfecture de Fukui). Takatsugu était une personne qui servait Oda Nobunaga, et la nièce de Nobunaga, Hatsu, était son épouse légale...

 

Les sous-écoles de Mino-den

 

La tradition Mino-den se distingue par une diversité de sous-écoles, chacune portant l’empreinte de forgerons talentueux et offrant des styles variés :

 

• École Akasaka Senjuin (赤坂千手院) : 

Fondée par des forgerons issus de Yamato, cette école est réputée pour ses hamon (ligne de trempe) raffinés et ses lames robustes, souvent destinées à des usages rituels et militaires.

 

• École Daidô (大道) : 

Connu pour ses lames utilitaires, ce courant privilégiait la fonctionnalité, avec des hamon motifs de trempe simples et efficaces.

 

• École Ganmaku (岩捲) : 

Réputée pour ses lames robustes, elle produisait des sabres adaptés aux combats intenses de la période Sengoku.

 

• École Hachiya Kanesada (蜂屋兼貞) : 

Associée à des hamon complexes comme le gunome et des lames au tranchant exceptionnel, elle reflétait une esthétique sophistiquée. 

 

• École Kanefusa (兼房) : 

L’une des plus influentes, elle se spécialisa dans des uchigatana (katana) courts, maniables et très recherchés par les guerriers de l’époque. 

 

• École Kanemoto (兼元) : 

Réputée pour le fameux hamon motif Sanbonsugi, elle a établi une identité visuelle forte tout en conservant une grande efficacité sur le champ de bataille. 

 

• École Kanesada (兼定) : 

Connue pour ses sabres équilibrés et élégants, elle privilégiait une qualité de coupe irréprochable. 

 

• École Sakura Seki (坂倉関) : 

Ce courant se démarquait par des lames utilitaires, souvent ornées de détails subtils pour allier esthétique et performance. 

 

• École Zenjo (善定) : 

Une école aux influences variées, combinant des techniques des écoles  Yamato et Soshu, produisant des lames robustes et polyvalentes.

 

sabre avec mei or Kanesada

Sabre forgé par Izumi no kami Kanesada (avec mei incrustation d'or) Fin de la période Muromachi  

 

 

L’héritage de Mino-den

 

Avec l’évolution des stratégies militaires durant la période Muromachi, les sabres longs comme les tachi furent peu à peu remplacés par des uchigatana (katana) plus courts et maniables. 

Les forgerons de Mino adaptèrent leur production pour répondre à cette demande croissante. Durant la période Sengoku, les "Suesekimono" – sabres produits en grande quantité – mirent l’accent sur la fonctionnalité au détriment de l’esthétique. 

Malgré leur simplicité, ces lames robustes furent très appréciées sur les champs de bataille. Aujourd’hui, la tradition Mino continue de fasciner les passionnés et les experts, par l’équilibre parfait entre art et fonctionnalité.